EL MERSEM de Mohamed BENALI ECCHRIF OUELD ERRZINE, partie I, TRADUCTION : Dr Rachid MESSAOUDI

Cette  qacida  a été très peu chantée.  Le texte d’EL MERSEM est souvent incomplet et parfois dénaturé malgré la célébrité des « chiakhs » qui l’ont interprétée. La mélodie empruntée est semblable à celle de  « korsani ghennem » appréciée par les fans de Feu El Hachemi GUERROUABI.

Mohamed BENALI a écrit deux pièces sur ce thème en leur donnant le même titre. EL MERSEM II a pour refrain « djitek ya mersem el bah’iates sebtek khali mah’djour », admirablement chantée par Abdelhak BOUROUBA.

Il s’agit de l’amour perçu par trois acteurs, chacun à sa manière. Mais le poète s’évertue à établir  une communion entre le ramier, la demeure et lui-même et exprimer l’endurance de l’amour.

Le ramier s’entiche de la colombe, la demeure de la bougie et le poète de sa bien-aimée. Ces amours partagés portent en eux une grande part d’espoir de se voir exaucés.

 

المرسم

  LA DEMEURE

Mohamed BEN ALI ECCHRIF OUELD ERRZINE(1742/1822)

 

الآيم سّلم     لاغنى تنجى من بحري الى اعتا

اما من لّوام غرقوه اسفون اهل الحال

وابحالي يعلم   يا اللآيم علم الاشياء الحادثة

من لا داقوا او جربوا ما عضروا في الحال

جّوال على الّيم    تارتا لّجات الغيوان ساهتة

تارت إعظموا افراتنه للعّشاق اغوال

وقت اّما يعظم     هكدا توجد رياسه اّمرتة

ايولّيوا في غير حال بين اعواصف  و اهوال

من لا يتكّلم     من اصميم آش من كلمة له تابتة

واكلامي لازال من اصميم القلب و الدخال

                                                                                                                                                                           

 

Ô  toi qui blâme, abdiques.  Peut-être seras-tu  épargné de ma mer quand elle s’agitera

Combien de faiseurs  de reproches ont été noyés par les bateaux des amoureux

Et mes semblables savent ô  faiseur de reproches apprends les faits présents

Ceux qui n’ont ni goûté ni eu l’expérience ne peuvent être indulgents dans les choses de l’amour

En naviguant sur la mer tantôt les vagues de la passion sont paisibles

Tantôt ses hautes vagues sont monstrueuses  sur les amoureux

Devant son immensité tu verrais les capitaines tourmentés

S’égarant  parmi les bourrasques et la houle

Celui qui ne parle pas de ses tripes, quel crédit accorder à ses mots

Mes paroles viennent encore du fond du cœur et de mes entrailles

 

انا و المرسم     يا حمام و تالثنا في الّزهو انت     

المرسم يزهى على الّشمعة و انت تزهى على الانتى و انا على الغزال     

Avec ma demeure et moi, Ô pigeon tu es le troisième qui t’associe à la joie

 La demeure s’égaie de la bougie, toi de ta femelle et moi de ma gazelle

نرتي و انخمم

يا حمام اعلينا مخلوق ما ارتى

غير المرسم بالفراق يشكي بلسان الحال

و إلا يتكّلم

كل حين إقول الّساعة الفايتة

واين يا حسرة  اشماعتي كنجم الّزحال

وقت اّما نضرم  

   نارها تخمد نار الّصلد و الفتا

و لا يسكب دمعها ابّرد كم من مشعال

بالضاها  تسجم

وين ما باتت و الغزلان بايتة

ما تبكي حّتى  كتزهي عاشق الجمال

ليها يتبّسم

وقت  ما شاف المرسم دمعها اشتا

هي اللي تبكي علىالفراق في ساعة الوصال

Je pleure et pense

Ö pigeon aucun humain ne nous pleure

Seule la demeure se plaint de la séparation en langue poétique

Et quand elle parle, à chaque fois elle évoque les heures du passé

Où sont les jours où ma bougie était tel l’astre Saturne

Et quand elle brûle

Sa flamme apaise le feu de l’acier et de la discorde

Et quand ses larmes coulent combien elles  éteindraient  de torches

Elle accommode sa flamme là où elle passe la nuit parmi les gazelles

Et ne pleure que pour égayer l’amoureux de la beauté

 Qui  lui sourit quand il voit ses larmes ruisselantes dans la demeure

C’est elle qui pleure de la séparation à l’heure des retrouvailles

 

ولفت اتبرقم        ياحمام الآ جّريتي على الّنثى

انعرفك في ساعة الّهياجة توعد الاطلال

قمر الآ  نحكم        في قصور ألآ دخوا يد شامتة

كل انهاراتزيد في الهياجة والع ما زال

في انثاتك تغرم      في اللغا تتغّزل لك حّتى انت

وين ااّما غبتي على افراقك ترتي و اتسال

في لون العلدم       جيدها و اسبغ من جيد المخنتة

و ابيض من فّضة كيابها و امثلهم سروال

مقواك اتنهزم      من افراق انتاتك ما كيفها انثى

جابت  من الحمام اسمه مالها تمثال

 

 

 

Tu as pris l’habitude de roucouler,  ô pigeon à la recherche de la colombe

Je te sais à l’heure de la passion réveillant les vestiges

Lune insaisissable  dans les palais que n’ont visités  des mains nuisibles

Tous les jours ajoutant à tes amours, demeurant passionné

Aimant ta femelle. En poésie d’amour elle déclame pour toi

Quand tu t’absentes, elle pleure et te réclames

De  la couleur de l’éclair est son cou et plus coloré que celui de la plus belle des amantes

Plus blanc que l’argent est son plumage assemblé comme un « seroual »  (pantalon arabe féminin)

Je compatis que  tu sois abattu  Par la séparation de ta femelle à nulle autre pareille

Ayant pris l’incarnation de la colombe incomparable

 

Dr Rachid MESSAOUDI

A suivre….

 

Articles similaires

Vidéo : Kamel Messaoudi

Vidéo : Ouicha wel Harraz – « عويشة والحراز »

Vidéo : Dahman El Harrachi, le barde de la chanson chaâbi