El bâb, ce mot arabe signifiant littéralement «la porte», est également le titre attribué aux missionnaires musulmans qui, entre le IXe et le Xe siècle, ont réussi à islamiser, avec un certain succès, la plupart des régions d’Asie Centrale, tels la Turquie, l’Azerbaïdjan, le Kurdistan et d’autres pays.
A Chiraz, en Perse, Mirza Ali Muhammad, dit El Bâb (la porte), âgé alors de 25 ans, annonce, le 23 mai 1844, la venue d’un grand prophète, ce qui lui valut son exécution par le Chah, le 9 juillet 1850, pour être enseveli, en 1899, au Mont Carmel, près de Haïfa, en Palestine. Ses 20 000 disciples seront martyrisés et exécutés. Parmi les rescapés du massacre, figure Mirza Husayn-Ali, dit Baha’u’llah (Splendeur d’Allah), fils d’un dignitaire de la cour du Chah, exilé à Baghdad, dans l’empire Ottoman qui revient le 21 avril 1863, se présentant comme le prophète annoncé 19 ans plus tôt, par El Bâb et révèle sa mission divine à quelques disciples. Ainsi, Baha’u’llah serait à l’origine de cette nouvelle religion, appelée Baha’ie, Bahaïsme ou encore Babisme.
Le Babisme serait l’une des plus jeunes religions du monde, comptant 5 millions de fidèles, à travers le monde. La naissance de cette religion est fêtée chaque année, du 21 avril au 2 mai, par tous les Baha’is, à travers le monde, lors de cette célébration appelée Ridvane, prononcée Rezvane, en arabe Redouane.
Les principes du bahaïsme, selon Baha’u’llah qui explique à ses disciples que cette nouvelle religion vient d’un même plan que leurs enseignements pour l’évolution de l’humanité, à travers la bonne conduite et le respect de l’autre. La foi de cette religion nouvelle met en avant l’épanouissement, l’équilibre et le bonheur des individus en établissant la concorde, la justice et l’unité dans la société mondiale et ainsi, préserver la liberté de conscience.
Le babisme s’adapte à la modernité et s’ouvre à la science, ce qui fait que beaucoup de lettrés et savants, de Renan à Tagore, y soient intéressés. Cette religion nouvelle est persécutée dans les pays musulmans, surtout en Iran, où elle a prit vie et où vivent encore plus de 300 000 fidèles.
Le chiffre symbolique du Babisme est le chiffre dix-neuf (19). Selon cette secte, l’univers entier serait gouverné par ce chiffre ou l’un de ses multiples. L’année rituelle est de 19 mois et 19 jours, ainsi que les cycles de jeûnes. Il faudrait également souligner que la révolution effectuée par la lune pour se retrouver dans une même position dure dix-neuf ans.
Dans le Ciran, ce même chiffre est associé au saqar, un des nombreux noms de l’enfer surveillé par dix-neuf archanges pour garder ce Feu dévorant les mortels. Le chiffre dix-neuf serait également la transcription numérologique de la basmalah.
Mounira Amine-Seka.
Sources :
- Herodote.net.
- Dictionnaire des symboles musulmans, par Malek Chebel, Ed. Albin Michel, 2001. (501pp).