Pour replonger environs cinquante ans en arrière lors de l’âge d’or de la musique châabi dans les années 1960 et 1970 des années qui ont vu percer de grands nom du genre et consacrer des maîtres, il faut simplement revenir dans les lieux qui ont accueilli à bras ouvert et avec les moyens du bord ce foisonnement artistique.
L’un de ces lieux, et qui reste le plus connu dans l’algérois est le Café Malakoff situé à quelques dizaines de mètre de la mosquée Ketchaoua et de la demeure Dar Aziza , célèbre pour avoir été des années durant le repère du cardinal El Hadj Mhamed El Anka et un point de chute des jeunes chanteurs et musiciens qui gravitaient autour de lui.
Aux premières années de l’indépendance il suffisait de faire un tour dans ce petit café mauresque, situé juste au dessus de Zoudj Ayoun mais complètement coupé du brouhaha du marché et de la place des martyrs, pour trouver un chanteur et un orchestre pour animer ses fête familiales. Même les artistes eux même pouvaient y rencontrer des musiciens, poètes, parolier et entreprendre chaque jour de nouveaux projets et découvrir de nouvelles qcidat.
Ces dernières années les lieux sont devenus excessivement calme la torpeur du quartier de Souk Djemâa et la chaleur de l’été donnent des soirées de plomb dans la Casbah silencieuse, comme usée et salie par une longue journée de marché qui laisse toujours des traces.
Faire revivre et lieux en invoquant l’âme du client le plus célèbre du café et en insufflant une petite dynamique légère dans le quartier est le souhait des gérants du Café Malakoff qui est devenu par la force des choses une sorte de mémorial ou de temple dédié à la mémoire du cardinal, de la chanson châabi et d’un certain mode de vie qui n’est plus.
Cette année après la prière des taraouih un élève d’El Anka, Kamel Ferdjallah et son petit orchestre se sont attablé au fond de ce café vestige dans un décore fait de vieille photos, de faïences et de colonnes de marbre pour pousser la chansonnette devant quelques habitués et riverains en attendant de faire passer le mot et attirer encore d’autres nostalgiques et anciens habitants de la Casbah qui devraient apprécier entendre de la musique sortir de ce café et voir les ruelles illuminées autour des lieux à la faveur de petits spectacle prévus sur place jusqu’à la fin de mois sacré.
Mohamed Rafik