Au sud du pays, le costume nuptial varie beaucoup, selon les villes. Ainsi, les tribus nomades et sédentaires qui peuplent les Hauts Plateaux et l’Atlas saharien ont adopté la tenue caractéristique des Ouled Naïl.
Proche des costumes aurésiens, elle s’agence autour du fameux péplum antique à fibules, et accorde le rôle principal à la parure, notamment aux bijoux de tête, à savoir le diadème « el j’bine », orné en d’autres temps d’une plume d’autruche dite 15 n’zoura. Pour la mariée de cette région, un collier d’ambre est de mise. Plus tard , les femmes des hauts plateaux (Laghouat) ont adopté la tenue vestimentaire d’Alger et lui ont associé la peplum .
A Ghardaïa, le costume nuptial se nomme la melhfa, ou elkettane pour Mneâa. Il s’agit d’un voile long qui se décline en plusieurs couleurs, blanc, rouge ou vert. La tenue est accompagnée d’un gros collier de perles, le bekhnouk ou bekhnek. Sur la tête de la mariée, une aâssaba, ou chedda et m’herma en soie sont indispensables. Et pour agré- menter la coiffure, de fausses tresses baignées à l’encens et aux huiles parfumées sont posées. A Ghardaïa, le maquillage de la mariée se fait à base de produits naturels : safran, khoul et henné. Elle est également parée de bijoux exclusivement en argent, ou en argent couvert d’or, tels que ech’nakat, elalaghet, el bzayem, essourat, ederk, elkhlalet et elkhekhel.
Dans le Hoggar, le costume nuptial reste sobre dans sa forme souvent comparée au sari indien. Le vêtement est importé des pays frontaliers, ce qui explique la manière africaine de le mettre. La complexité réside plutôt dans l’étoffe qui est riche et particuliè- rement élaborée. Les bijoux, le maquillage au harkous et le henné donnent à la mariée toute sa splendeur.
Dans les dunes du grand erg, la cérémonie des noces et les rituels ont beaucoup d’importance. La sobriété du costume s’explique par la complexité de la vie dans cette région aride. Aujourd’hui, même si des parties entières des costumes nuptiaux algériens tendent à disparaitre pour différentes considérations extérieures , on enregistre un retour certain vers les traditions et un grand intérêt pour les tenues de chaque région.
Ainsi, les cérémonies de mariage ont souvent perdu leurs rites au point de se ressembler. Cependant, les jeunes femmes d’aujourd’hui ne se contentent plus de porter le costume de leur région et préfèrent faire une tesdira avec toutes les grandes tenues algériennes. C’est rendre hommage au patrimoine national dans son ensemble et, surtout, le préserver.
Z.M