Son corps gémit et déroute
Dans les airs se faufile et goûte
Des ères qui font fondre le derme
D’une légère qui joue et déguise
Ses manies élégantes sublimes
Pour fustiger Phébus et ses rayons
Qui dans son âtre se noie, outré
Dans le fossé de ses chaleurs choyées
Sauvage est son soleil
Doux est son ciel
Alger; la dame merveille
Un quart d’heure d’hiver,
Des quarts d’heure d’automne,
Printemps chanteur,
Et un été qui mitonne !
De ces hauteurs,
Son horizon encombre ses gaz,
Attendant la brise
Que draguent le peu d’Albatros
D’Alger,
La fille éphémère
Qui court
Dans ses nuits et jours
Qui mijote
Ses mages & troubadours
Sa nuit est image
Telle une pause
Dont les humains s’en souviennent
À un arrêt de temps,
La nuit d’Alger s’autorise le noir,
Pour nous voir en couleur,
Et sombres que nous sommes,
Arrêtés dans nos coins,
On voit l’esthétique
On l’aperçoit
Jalouse, pleurer
Sous le trône d’une Icosium
Qui, sous son ciel
Son dôme
Jette ses tornades « parfums »
Voir la pluie téter son sol
Et de son son pianiste
Usiner des odes nocturnes
Dépose sur mon âme la couronne du joyeux
Voir le soleil frapper
Ces corps matinaux en déboire
Fredonnant de joie
Ces âmes frêles
Griffonne mon esprit d’un espoir radieux
Voir les vents mistrals
Eclabousser les jardins pourris
D’une Alger inassouvie
Et d’un coup de baume
Transporte la fureur d’une beauté
Manquée, voulue, désirée
Dans une ère austère
Jette les poussières d’un souvenir
Dans mon corps maigre
Les années se miroitent
Racontant les ballades
Des valses anciennes
De ce territoire mondain
Qui draguait les empires anciens
Et qui, amoureux, il fut
Des écrits et proses
Des artistes ricains
Alger, loin des odeurs
De tes quartiers hautins
Loin des infâmes qui sillonnent tes jardins
Loin des odeurs nauséabondes
Que tes murs racontent
Loin des peurs que me rapporte
Le sol, témoin des massacres et sang
Des temps de tison
Je me noie dans ton tissu de soie
Et sur tes trottoirs courtois
Je jalonne mes pieds
Chantant ton hymne à ma joie
Sous ton ciel qui séduit
Et entouré de ta brise qui m’éblouit
Je me détroque la voix
Criant tes noms
Tes maîtres saints !
Alger, je t’aime !
Toi pour qui, les Dieux, les cieux
Les pieux et infirmes s’inclinent !
Je fonds sous ton soleil, Ô Icosium !
Je cause à tes nuits
Qui s’habillent de blanc
Qui, d’un air andalou m’enfoncent
Et sur mes lèvres déposent
Les baumes d’une ère ancienne
Que son ciel se brode d’astres
Qui, face à ta mer, bleuissent
Jetant des pluies d’ancre
Ancrant l’amour tendre
Notant l’envoûtement
Un maléfice fou!
Écrivant tes lettres
Tes anecdotes romanesques !
Jef