Il y a 159 ans, six tribus de la région de Chellata repoussent les troupes de l’armée française qui tentaient de pénétrer dans cette région de la Kabylie à partir d’Akbou, sur le versant sud du Djurdjura.
Le samedi 27 juin 1857, les habitants des villages Mezguene et Ath laaziz, qui ont été informés de l’avancée des troupes françaises voulant installer un camp au niveau du col de Chellata, lancent un appel aux archs voisins afin de leur demander leur aide pour repousser les colonisateurs.
Six tribus (ou archs) ont répondu à l’appel, à savoir, Ath Ziki, Ath yedjer, Ath Yetsouragh, Ath Mlikech et celle d’Illoulen dont dépendent les villages Mzeguene et Ath Laaziz, en envoyant des hommes armés. Ces derniers sont dirigés par sept chefs de guerre dont Agougam Amghar, un armurier de Mzeguene et youcef ath Mesbah du même village. «La division Maissiat était à peine installée dans son camp de Chellata que ses avants postes avaient à lutter contre de nombreux tirailleurs fournis par les tribus voisines », note, à cet égard, un document français de l’époque.
Cette bataille qui a opposé les six tribus aux forces d’occupation françaises, composées du 70e tirailleurs indigènes, du 3e tirailleurs indigènes, du 4e escadron de spahis, de 4 mortiers et un obusier, a duré toute la matinée et les soldats français ont dû battre en retraite vers 14 heures. Durant cette bataille, 21 résistants ont trouvé la mort et 51 autres ont été blessés. Du coté français il y a eu quatre blessés graves et sept autres blessés légers, dont le lieutenant Geney et les canonniers Gasc, cormerie et Barreau.
Après cette cuisante défaite, les soldats français se replient dans leur camp et décident de détruire les deux villages qui leur ont tenu tête, à savoir Mzeguene et Ath Laaziz. Le 29 juin, à 05 heure du matin, ils s’attaquent au village Mzeguene, situé à 600 mètres du lieu de la bataille et lancent l’opération visant sa destruction.
L’opération a rencontré une forte résistance des villageois qui ont barricadé l’entrée principale du village et posté des hommes partout pour défendre leur hameau qui comptait à l’époque environ 200 âmes. Six autres barricades ont été placées sur la route principale du village pour freiner l’avancée des Français et donner le temps aux villageois de fuir vers le village Ath Laaziz, situé à 3 km.
« Les villageois (…) qui luttaient avec acharnement, étaient embusqués en force dans les ravins et ouvraient un feu nourri et meurtrier », notait également le même document qui signale que cette attaque s’est soldée par quatre morts et trente blessés dont neuf officiers parmi les Français. Le lendemain 30 juin, une autre expédition punitive est menée contre le village Ath Laaziz qui a été, à son tour, détruit et brûlé.
Sources :
APS
Presse nationale