Il était le deuxième moudjahid à tomber au champ d’honneur, quelques jours à peine après le déclenchement de la guerre de libération.
Badji Mokhtar naît à Annaba le 17 Avril 1919 dans une famille instruite, dont le père est fonctionnaire au tribunal de Souk Ahras. Il suit ses études dans sa ville natale, mais il est contraint de quitter les bancs de l’école en 1935 à cause du racisme qu’il subit des enseignants français.
Il s’engage dans les rangs des Scouts Musulmans où il apprend les principes du militantisme organisé et l’amour de la patrie.
En 1940, il crée à Souk Ahras la première cellule des jeunes rattachés au PPA (Parti du Peuple Algérien). Quelques années plus tard, pour échapper au service militaire obligatoire dans l’armée française, il se met à jeûner pour réduire considérablement son poids et sera alors dispensé de la tâche en 1944.
Badji Mokhtar poursuit son activité politique dans les rangs du Mouvement des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML). Puis, il adhère au Mouvement pour le Triomphe des Libertés et de la Démocratie (MTLD) après sa création en 1946. Des dirigeants nationalistes le remarquent pour son courage et son dévouement et le recrutent dans l’Organisation secrète (OS) où il sera nommé responsable de la cellule de Souk Ahras en 1947. Quelques années plus tard, lorsque les forces coloniales découvrent cette organisation, une vaste campagne est menée pour arrêter ses membres. C’est le cas de Badji Mokhtar qui est appréhendé le 1er avril 1950. Il sera longuement torturé avant de passer devant un tribunal et condamné à trois ans de prison. Il est incarcéré à Chlef puis à Blida où il rencontre Ahmed Ben Bella et Ahmed Mahsas, dirigeants de l’Organisation Spéciale.
Après sa mise en liberté, en 1953, Badji Mokhtar retourne à Souk Ahras et reprend immédiatement ses activités politiques. Et en mars 1954, il participe à la création du Comité Révolutionnaire pour l’Unité et l’Action (CRUA), puis à la réunion des 22, tenue à Alger, en juin 1954. Dans le cadre de la préparation de la révolution armée, c’est en tant que commandant du secteur de Souk Ahras qu’il a pour mission de superviser l’entrainement des combattants, la localisation de caches et le ravitaillement en armes et en munitions.
Et lorsque le jour J arrive, Badji Mokhtar dirige les opérations menées contre les intérêts français, notamment les attaques conduites contre la mine d’El Bernous, ainsi que le minage du pont du chemin de fer d’Aïn Tahmamine.
Il sera repéré et encerclé avec son groupe par l’armée française dans la ferme de Dali Bennchouaf, non loin de «M’Djaz Sfa» et à sept kilomètres du djebel Beni Salah, dans la wilaya de Guelma, le 18 novembre 1954. Selon des témoignages recueillis auprès de ses compagnons d’armes, « Badji, en compagnie de 7 autres membres de l’ALN, dont la jeune Chaïb Dzaïr âgée seulement de 17 ans, la première femme martyre de la Révolution, se préparait à recevoir un groupe de moudjahidine de la région de Annaba, pour organiser une réunion d’évaluation des premiers attentats ayant suivi le déclenchement de la Révolution dans cette région, lorsque l’armée coloniale avait encerclé le lieu.
Un accrochage acharné opposera les deux camps durant plus de sept heures. » Badji Mokhtar et ses compagnons, dont Chaïb Dzaïr seront tués les armes à la main.
Badji Mokhtar est le deuxième martyr de la Révolution, après Benabdelmalek Ramdane.
Z.M
Sources :
- algerie1.com
- zoom.algerie.com
- 1novembre54.com