Radio Niger retentit, nous ne sommes pas si loin des frontières. Des grillons grillés proposés à la vente, et à la consommation…je n’en avais jamais goûté auparavant! Sur mon chemin, je croise également des feuilles séchées d’hibiscus pour préparer le très prisé breuvage de l’Afrique de l’ouest : le bissap. Sur les étals, on trouve aussi des ananas, noix de coco, épices, mais aussi des étoffes de la région… Assihar représente la cristallisation des brassages cultuels, qui fait de Tamanrasset le trait d’union africain.
Assihar signifie «rendez-vous» en tamasheq, explique Zahara, ma guide. Il abrite une manifestation économique éponyme,
Je croque un savoureux bout de noix de coco en poursuivant ma balade, songeuse à la vie d’antan. Plus tard, j’appris que le produit le plus prisé fut «Le sel de Gemme », surnommé l’or blanc. Il était acheminé à travers la Route du Sel depuis Bilma au Niger, pour être troqué contre le mil, du blé ou encore des dattes, du cuivre, des livres et bijoux. A l’air de la mondialisation, les produits ont perdu de leur caractère «exotique». Les articles électroménagers et quelques chinoiseries sont proposés à la vente, même si on peut toujours tomber sur les « vestiges » du marché d’autrefois, en croisant sur les étals : de l’ambre, du thé, ou autres orfèvrerie et maroquinerie. Je poursuis ma quête à la recherches des étoffes du tisseghness et pagnes, ces beaux tissus qui drapent les femmes de sensualité, des deux rives du Sahel.
Leila A.
Sources et bibliographie :
- Le sel du désert de Odette Du Puigaudeau (Phébus/libretto-2005)
- Youssef Ragheb, « Les marchands itinérants du monde musulman », Voyages et voyageurs au Moyen Âge, Paris, Publications de la Sorbonne, 1996, p. 177-215
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L’Assihar N’Haggar, a été crée par l’ONAFEX en 1975.CE même organisme organisait avant cela le Mouggar de Tindouf.Stoppé par les troubles à la frontière, il fallait trouver un autre pôle et nous avons pensé à Tam, en réveillant ce vieux marché de troc qui existait depuis des siècles.Il fallait à l’époque contribuer au désenclavement du Sud, et nous avons introduit en relations avec les élus et autorités locales, une approche de distribution de produits fortement demandés et utilises par les populations de la région.Un arrêté conjoint Ministère du Commerce et Ministère des Finances fixait la liste des produits admissibles et les conditions de ventes. Le succès et l’écho auprès des habitants a été immédiat Mais au fil des années, cette liste a été dévoyée jusqu’à se transformer en arreté officiant le trabendisme.En 1982, ce système a été complètement annulé, arretant ainsi les importations qui venaient à l’époque de Hong-Kong, de Taïwan, d’Inde.La voracité de certains commerçant étant sans limite et j’en connais qui sont devenus archi-milliardaires grâce à ce système..