Ce mot est à l’origine, un nom d’action verbale issu de la racine pan-berbère frg dont la signification la plus générale est : «clôturer, enclore, entourer d’une haie…» . Le Touareg méridional, ainsi que le Ghadamès, accordent à ce terme un sens lié à l’idée de «pouvoir».
En Kabylie, afrag désigne le plus souvent une cour, ou encore : une maisonnée, une unité domestique (délimitée par la même haie ou le même muret), ou une unité d’habitation…
Lorsqu’il fait référence à la cour intérieure, l’Afrag devient l’espace féminin par excellence. Il est divisé en deux parties fonctionnelles.
La partie ensoleillée réservée à l’entreposage du bois, au séchage du linge, des conserves annuelles de figues, d’olives noires, de poivrons et autres condiments et herbes médicinales.
La partie opposée, ombragée sous la treille ou l’olivier plus sollicitée durant la saison chaude, sert au repos des bêtes durant les heures de canicule azal ponctuées par le goûter journalier tanalt. Une porte dérobée thakharadjit donne sur l’arrière de la maison où est situé le cabinet de toilette et l’entrepôt de fumier.
Par ailleurs, ce mot a deux sens chez les Touaregs :
- clôture, haie.
- jardin, champ irrigué.
De ce fait, Afarag désigne d’abord la clôture, la haie. Dans les zones pastorales sans agriculture, c’est une haie faite d’abattis, dont les branches munies d’épines forment des chevaux de frise naturels. Tous les acacias, et également d’autres arbres épineux servent à construire les clôtures.
Dans les campements, des haies entourent les enclos à chèvres et à moutons, à cabris et agneaux, et parfois à vaches.
Les iklan (captifs) sont parfois appelés Deffar-afarag ( » derrière la haie « ), car dans les campements, leurs tentes sont installées au delà des enclos à bétail.
Mira B.G
Source :
- Encyclopédie Berbère, Livre II
- DALLET J.-M. Dictionnaire kabyle-français, Paris, Selaf, 1982 (efreg, afrag: p. 221)
- Rachid OULEBSIR, « la Dépeche de Kabylie » 07 août 2004.
- https://www.wikimazigh.com/wiki/Encyclopedie-Amazighe/Encyclo/Afrag