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Date du jourHistoire d'AlgérieLe nationalisme algérien (1900 à 1954)

Cela s’est passé un 9 mai 1991 … Décès de Bachir Hadj-Ali

Hadj AliIl a été à la fois militant nationaliste, homme politique, musicologue, journaliste, essayiste, poète et grand passionné de poésie.

Issu d’une famille de condition modeste, originaire d’Azeffoun, Bachir Hadj-Ali est né le 20 décembre 1920, à la Casbah d’Alger. A l’âge de 6 ans, il fréquente l’école indigène Sarrouy, tout en suivant des cours à l’école coranique et adhère très jeune aux Scouts musulmans algériens comme bon nombre de futurs militants du mouvement national.

A l’âge de 17 ans, à la veille d’entrer à l’Ecole normale d’instituteurs, il abandonne ses études pour aider son père qui venait de perdre son emploi et entre comme technicien aux P et T. et c’est là, grâce à un collègue, qu’il fera connaissance avec la « littérature marxiste ».

Après sa démobilisation, en 1945, il adhère au Parti communiste algérien et gravit rapidement les échelons dans l’encadrement de la structure.

En 1948 il devient rédacteur en chef du journal “Liberté”, organe central du P.C.A, entre à son secrétariat en 1951 alors il est élu secrétaire du parti au congrès d’Hussein Dey en 1949.

En 1953, à la veille du 1er Novembre 1954, Bachir Hadj-Ali est condamné à deux ans de prison par les tribunaux coloniaux pour atteinte à la sûreté de l’État. Il entre alors dans la clandestinité pour n’en sortir qu’après l’indépendance, en 1962.

En 1956, il négocie avec Sadek Hadjerès l’intégration à titre individuel dans l’ALN des «Combattants de la libération», organisation militaire des communistes algériens, créée en 1954, dont il est responsable. Il prend alors la direction du PCA.

En novembre 1962, le président Ben Bella interdit le PCA. Bachir Hadj Ali est, auprès de Mouloud Mammeri, Jean Sénac, Mourad Bourboune, l’un des fondateurs de l’Union des écrivains algériens, dont il démissionne en 1963.

Après le renversement de Ben Bella le 19 juin 1965, il crée avec Mohamed Harbi et Hocine Zahouane, entre autres, l’ORP (Organisation de la résistance populaire). Le 10 septembre 1965, avec ses compagnons, il est arrêté et soumis à de terribles tortures. Transféré en novembre à la prison de Lambèse, il écrit « L’Arbitraire » sur des feuilles de papier toilette qu’il parvient à transmettre, dissimulées dans des cigarettes évidées, à sa femme Lucette Laribere lors de ses visites. Le texte qui décrit les tortures qu’il subit, et dont il conservera de graves séquelles, est publié en 1966 aux Editions de Minuit. Cette même année est marquée par la naissance du Parti de l’Avant-Garde Socialiste (PAGS) créé par Bachir Hadj Ali, visiblement de sa cellule, et qui est dirigé par Sadek Hadjerès. L’héritier du PCA, ne sera reconnu et donc légalisé qu’en 1989.

Libéré en 1968, Bachir Hadj Ali est assigné à résidence à Saïda puis Ain Sefra. Interdit de séjour dans les grandes villes algériennes, il ne regagne Alger qu’en 1974.

A partir de cette période, il oriente ses activités légales dans le domaine culturel, donne des conférences, participe à des colloques… Vers 1980, la maladie commence à le gagner. Peu à peu, il devra cesser toute activité physique et intellectuelle…

Bachir Hadj-Ali meurt le 9 mai 1991 à Alger, laissant derrière lui plusieurs recueils de poésies dont «Chants d’amour pour le 11 décembre» et «Soleils sonores» (édition à compte d’auteur, Alger, 1985) ; des essais, notamment dans le domaine culturel, dont «Qu’est ce qu’une musique nationale?» (1964), «El Anka et la tradition « chaâbi »» (1979), « Le Mal de vivre et la volonté d’être dans la jeune poésie algérienne » (1977) ou encore « Problèmes culturels de notre temps » (1981)…

L’une de ses plus belles phrases, tirée d’une lettre qu’il a adressée à son épouse Lucette, constitue une belle profession de foi pour ceux qui veulent changer le monde : «La beauté est un objectif vers lequel les hommes, depuis qu’ils existent, ont tendu. En ce sens, la recherche de la beauté est liée en permanence à l’effort pour la libération des hommes de toutes les exploitations, de toutes les mutilations. Ainsi, la beauté est un objectif révolutionnaire.»

Synthèse Babzman

Sources :

  • « Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007
  • https://www.humanite.fr

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