Outre la restauration des bâtisses privées et des édifices publics, le plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur de la Casbah d’Alger comporte également une vision urbanistique générale du devenir de la vieille cité, l’urbanisme, un art bien maîtrisé depuis des siècles par les bâtisseurs et que la dite modernité a complètement bafoué.
Aujourd’hui cette anarchie qui caractérise l’urbanisme de la Casbah défigure complètement la cité millénaire tant du point de vue esthétique que du point de vue de la viabilité des lieux qui baisse à chaque canalisation branchée et chaque poteau électrique planté.
Sur papier le plan prévoit de grands travaux de viabilisation des lieux parallèlement aux travaux de restauration et cela en enterrant toutes les canalisations et les câblages (électricité et téléphone) et en établissant un réseau d’évacuation des eaux pluviales qui représentent une grande menace pour les bâtisses tout comme les eaux des puits et les eaux souterraines.
Aujourd’hui la majorité des branchements électriques de la Casbah sont dangereux ou défectueux vu que les câbles sont exposés et fixés le long des murs avant d’alimenter une installation souvent approximative dans les maisons.
L’entretien et le nettoyage de la voirie ainsi que le ramassage des déchets ménagers devraient eux aussi être pris en considération puisque le ramassage qui se fait encore à dos de mulet est aujourd’hui très en deçà des besoins de la cité qui se transforme peu à peu en dépotoir, ajoutez à cela le nettoyage de la chaussé en pavé qui ne se fait plus depuis plusieurs décennies.
Cette conception implique d’abord de gros efforts de la part des pouvoir publics mais aussi un travail intersectoriel qui implique plusieurs départements, administrations en entreprises publics dépendant de plusieurs tutelles différentes et qui ont aujourd’hui beaucoup de mal à mettre en application la conception que véhicule ce plan qui en est toujours au point de départ dans les zones habitées de la Casbah.
A titre d’exemple, le problème principal que tous les secteurs impliqués dans la restauration et la mise en valeur de la Casbah évoquent est en premier celui de la disponibilité des logements ou d’une solution permettant le déplacement des citoyens de la Casbah pendant la durée des travaux. Plusieurs solutions ont été proposé par les pouvoirs publics et la société civile sans qu’aucune n’ait réussit à prendre forme à ce jour.
Mohamed Rafik