En 2012, Khaled Hanouz se lance dans une fabuleuse aventure, quittant son Alger, amis et famille et s’installant dans le vieux ksar de Timimoun; alors même que ce dernier connait un exode fulgurant et se vide de ses habitants qui préfèrent s’installer dans les nouvelles agglomérations, devenues symboles d’ascension sociale.
Khaled transforme la charmante maison traditionnelle, résidence de vacances familiales, en maison d’hôtes, entreprenant de la restaurer selon l’art traditionnel Zénète. La maison compte quatre chambres sobrement décorées aux couleurs locales, deux sanitaires, une cuisine et un chaleureux salon agrémenté avec gout, mon coin favori est sans conteste la petite bibliothèque où l’on peut trouver des romans, des livres sur la culture et l’histoire de la région et des carnets de voyage. Faite de terre et d’argile, la maison est un univers chaleureux où les influences africaines sont fortement représentées : instruments de musiques, poteries,vanneries. Mon objet fétiche reste le chapeau peuhl qui nous rappelle ce lien viscéral qu’entretien la région du Gourara avec le Sahel.
Timimoun est une destination touristique prisée, elle connait un essor croissant où divers profiles et horizons se croisent : tourisme culturel, tourisme de détente, tourisme sportif et d’aventure. Concernant le tourisme chez l’habitant ; l’année a enregistré près de trois milles personnes, et ce juste pour les périodes du réveillon, de la fête du Mawlid ainsi que celle du Sbou.
Khaled, affable et souriant aborde la vie à Aghame Amelal avec beaucoup de simplicité et s’attache à véhiculer cette vision d’un mode de vie humble et plein de philosophie à ses convives. d’ailleurs, il a comme une préférence pour les visiteurs audacieux, avides de découverte, loin des supposés baignés dans les descriptions folkloriques. « Des maisons et des hôtes » propose des sorties en quads, des balades en chameaux, des bivuac,des traversées et visites des principaux sites de la région.
Au tourisme de masse, Khaled préfère le tourisme éco-citoyen, soucieux de l’environnement et aux sensibilités de la vie au Gourara. Par ailleurs, il propose une participation à la vie sociale du ksar : ziaras, soirées de taguerabt( une variante des chants traditionnels d’Ahallil)… C’est en sa compagnie que je fais la connaissance de El hadj Barka el Foulani, célèbre abashniw considéré comme le soliste d’Ahallil le plus connu dans la région ou encore Abedelati Achar, artiste peintre et El hamdou célèbre luthiste de Timimoun, et bien d’autres rencontres plus enrichissantes les unes que les autres.
Aborder le tourisme chez l’habitant comme un art de vivre, c’est le credo de Khaled Hanouz qui tente de rehausser l’image du vieux ksar, jadis le cœur de l’oasis rouge où échanges économiques, manifestations religieuses et culturelles donnaient le ton à toutes les oasis occidentales. C’est dans un esprit de convivialité, de générosité et de partage qu’il se lance dans cette étonnante aventure.
Par Leila A
Images :
- Photographie de la maison maison traditionnelle du vieux Ksar de Timimoune
- photographie Khaled Hanouz et Ba Saoud ,luthiste de Ouled Said (photo prise par Ilhem Kadi)
3 commentaires
très interéssant
je trouve cette article très intéressant pas moin que les autres vous abordez des sujets qui servirons à la recherche en histoir de la région. Bonne continuation
Larbi CH
Bonjour,
Le Sud Algérien compte parmi les plus beaux déserts du monde. Les maisons d’hotes gagneraient à etres les vecteurs du tourisme citoyen.La région du M’zab compte de nombreuses maisons d’hotes dans les palmeraies, surtout celles que nous avons connues à Béni Izguen.Tout simplement magnifiques ,simples et inspirant la serenité .Les habitants sont professionnels et hospitaliers. Des connaissances enrichissantes, L’Algerie dans sa diversité culturelle.