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Le nationalisme algérien (1900 à 1954)

Le 14 juillet 1953, la police française tire contre des manifestants anticolonialistes

manifLe sang des travailleurs algériens a coulé le 14 juillet 1953, place de la Nation, à Paris. Le défilé organisé conjointement par la Centrale des syndicats français, la CGT, et le Parti Communiste Français (PCF), parti de la place de la Bastille, s’est terminé dans un bain de sang à son arrivée place de la Nation. Sous les tirs de la police française en embuscade, le sang de sept travailleurs, six Algériens et un Français, a arrosé les pavés de la place où se trouvait la tribune des dirigeants du PCF et de la CGT.

Des milliers de travailleurs algériens, ces « forçats de la faim » comme disait le poète Malek Haddad, défilaient ce 14 juillet aux côtés de leurs camarades de travail français. Un jeune médecin français témoigne: « Les manifestants (algériens) sont bien organisés, encadrés par un service d’ordre avec brassard vert du MTLD (Mouvement nationaliste dont le chef, Messali Hadj, vient d’être incarcéré). Ils scandent divers mots d’ordre et notamment la libération de Messali, ce que réclament notamment leurs pancartes, en même temps que la fin de la répression colonialiste et l’indépendance de l’Algérie… »

Devant la détermination des travailleurs algériens, la police française a tiré et tué sur le coup Abdallah Bacha, Abdelkader Trari, Tahar Madjine, Amar Tadjadid, Larbi Daoui et Mouloud Illoul et leur camarade français de la CGT, Maurice Lurot, blessant une centaine d’Algériens dont quarante par balles.

Cette fusillade fut dénoncée dans le monde entier. Au congrès de la FMJD (Fédération Mondiale de la Jeunesse Démocratique), qui s’est tenu quelques jours après à Bucarest, la capitale de la Roumanie, la délégation algérienne fustigea l’acte odieux commis par la France coloniale à travers sa police. Par la voix de son porte-parole, l’historien Mahfoud Kaddache, elle rendit hommage à la fraternité de combat entre les travailleurs algériens et les travailleurs français à travers le sang versé par les jeunes victimes de la tuerie.

À Alger, un comité de solidarité aux victimes du 14 juillet fut vite mis en place. Il fut constitué par les représentants des formations politiques nationales ainsi que des intellectuels et des personnalités en vue. Une foule immense assista, au port d’Alger, à l’arrivée des dépouilles des victimes auxquels un hommage solennel leur fut rendu. Les obsèques dans leur ville natale furent suivies par une foule nombreuse.

Depuis, à Paris, à chaque 14 juillet, lorsque défilent les policiers français, le souvenir des six travailleurs algériens et de leur camarade français, victimes de la barbarie coloniale, est là présent dans la mémoire des Algériens.

Mohamed Rebah 

Chercheur en Histoire

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