« Le gouvernement disposera en Algérie des pouvoirs les plus étendus pour prendre toutes les mesures exceptionnelles commandées par les circonstances, en vue du rétablissement de l’ordre, de la protection des personnes et des biens et de la sauvegarde du territoire »*: voilà ce que précisait le texte qui fut adopté à l’Assemblée nationale, le 12 mars 1956, par 455 voix, y compris celles des 146 députés du Parti Communiste Français, contre 76.
Le 17 mars 1956, Guy Mollet signait avec son ministre de la Défense, Bourgès-Maunoury, celui de la Justice, François Mitterrand, et Robert Lacoste (gouverneur général de l’Algérie) un décret relatif à l’application de la justice militaire en Algérie. Ce décret donnait les pleins pouvoirs à l’armée, qui utilisa la torture à large échelle contre tous ceux qu’elle soupçonnait d’aider le FLN, et les assassina discrètement dans bien des cas. De 200 000 hommes début 1956, les troupes présentes en Algérie passèrent à 450 000 hommes en juillet, afin d’assurer le « quadrillage » de la population que Robert Lacoste réclamait depuis son arrivée en Algérie.
Le slogan électoral « faire la paix », sur lequel les partis du Front républicain s’étaient fait élire, avait laissé place à une guerre menée de façon de plus en plus féroce contre la population algérienne, avec la complicité tacite de la direction du PCF. Ce n’est finalement qu’en juillet 1956 (mais les rappelés étaient alors en Algérie) que les élus du PCF commencèrent… à voter contre la politique de Guy Mollet!
Sources :
- https://www.lutte-ouvriere-journal.org/
- *le site de l’assemblée nationale française
- Chronologie des événements en Algérie (1954-1962) [archives]