le 18.05.15 | 10h00 2 réactions
Issues d’un grand nombre de sites antiques à travers le pays, cette impressionante quantité d’objets historiques a donné lieu à un important trafic.
Quelque 22 535 pièces archéologiques relevant du patrimoine culturel national ont été récupérées durant la dernière décennie, indique un décompte officiel établi par le commandement de la Gendarmerie nationale. Issues d’un nombre important de sites antiques à travers le pays, cette impressionnante quantité d’objets historiques a donné lieu à un trafic représentant 372 affaires de pillage et de contrebande dans lesquelles sont impliquées 450 personnes qui ont été arrêtées. Parallèlement, 144 nouveaux sites antiques ont été découverts à travers le pays, dont 93 n’ont pas été déclarés.
«Le patrimoine culturel algérien constitue un vivier très important de sites archéologiques, objets d’art et monuments historiques. Ils requièrent, indépendamment de la recherche et de la restauration, une lutte contre les trafiquants, qui ne cessent d’adopter de nouvelles techniques et procédés dans un cadre structuré de la criminalité organisée», estime le colonel Abdelhamid Kerroud, chargé de la communication au commandement national de la gendarmerie.
Conscient de l’intérêt que représente ce patrimoine pour le pays, le commandement de la Gendarmerie nationale a procédé, dans le cadre du développement de ses unités, à la mise en place d’un dispositif spécialisé, chargé de la lutte contre cette forme de criminalité. «Ce dispositif est composé de cellules régionales de lutte contre les atteintes aux biens culturels, qui sont un moyen de soutien aux unités territoriales dans le domaine de la recherche et de la constatation des infractions liées à cette forme de criminalité», explique le même officier. En effet, des cellules ont été créées et implantées au niveau des lieux sensibles, tels que Oran, Ouargla, Constantine et Tamanrasset. Pour une lutte efficace contre ce fléau, le commandement de la Gendarmerie nationale organise périodiquement des formations de recyclage, encadrées par des officiers spécialisés en la matière.
Elles sont axées sur les techniques d’investigation, les procédures et le processus criminalistique, au profit du personnel relevant des unités spécialisées en police judiciaire. Dans le cadre de l’exécution des missions qui leur sont confiées, dont la préservation des biens culturels, les unités de la Gendarmerie nationale, en collaboration avec les cellules de lutte contre les atteintes aux biens culturels ont traité, durant l’année 2014, 56 affaires ayant conduit à l’arrestation de 58 personnes et la saisie de 7230 pièces archéologiques, dont 51 falsifiées, qui ont été remises aux directions de la culture territorialement compétentes.
Par ailleurs, les unités de la Gendarmerie nationale ont découvert 34 sites archéologiques, qui ont été portés à la connaissance des autorités concernées. La lecture des statistiques a permis de relever que la vente illégale des objets archéologiques (vente par internet, contrebande et escroquerie) représente l’activité la plus importante des réseaux organisés dans ce trafic, avec un taux qui dépasse 32% de l’ensemble de l’activité enregistrée.
De plus, les unités de la Gendarmerie nationale de l’est du pays ont enregistré le nombre le plus élevé en matière d’infractions liées à l’atteinte aux biens culturels, avec 312 procès-verbaux, soit un taux de 69% du nombre global de l’ensemble des affaires traitées. «De ce constat, on peut déduire que l’Est algérien enregistre une importante activité en matière d’atteinte aux biens culturels, qui peut être expliquée par la richesse patrimoniale de la région de l’Est algérien et la présence de bandes organisées, spécialisées dans cette criminalité», déduit la même source. En effet, les numismatiques (pièces de monnaie et médailles antiques, ndlr) représentent les biens culturels les plus prisés par les trafiquants, avec un taux de 93% des objets saisis. Cela s’explique par la facilité avec laquelle ils peuvent être transportés, dissimulés et écoulés sur le marché.
Pour juguler ce fléau, le commandement de la Gendarmerie nationale a entamé une opération de modernisation. Elle consiste en la numérisation des informations et la création de banques de données spécifiques appliquées sur un système d’information géographique (SIG). Ce dernier est dédié à la protection du patrimoine culturel de l’ensemble du territoire national, avec des couches d’informations géographiques relatives au patrimoine culturel (limites administratives, réseau routier, unités de la Gendarmerie nationale, directions de la culture, sites historiques, objets d’arts récupérés, musées, etc).
La cellule de protection du patrimoine culturel relève de l’autorité du commandant du groupement de la gendarmerie territoriale. Elle travaille au profit des unités de wilaya. Elle est sollicitée pour soutenir et apporter l’assistance technique nécessaire dans le domaine de la protection et la répression des infractions liées à l’atteinte aux biens culturels.
Elle assure également plusieurs autres missions, à savoir : rechercher et constater les délits liés au patrimoine culturel ; inventorier les biens culturels dans le territoire de compétence ; accompagner les touristes culturels ; établir des relations avec les gestionnaires du patrimoine culturel ; participer aux séminaires liés à la protection du patrimoine culturel et organiser des campagnes de sensibilisation au profit de la société civile sur la valeur et l’importance du patrimoine archéologique. M.-F. G.
Patrimoine
Consolons nous! Dans d'autres pays, ces pièces archéologiques auraient été pulvérisées à la masse!Ce n'est heureusement pas encore le cas ici!
NOTRE PATRIMOINE A L'ABABDON
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