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Période ottomane (1515 à 1830)

Saga : Les Histoires d’Amour dans la Régence d’Alger – Partie I –

aroujLe prince d’Alger Selim Ben Toumi est mort dans de mystérieuses circonstances. Endeuillée, son épouse Zaphira, ne sortait plus de sa chambre dont elle éteignait les lampes et voilait les fenêtres. Par un rideau, elle se dérobait aux regards des notables venus lui soumettre requêtes et doléances. Ses suivantes se taisaient émues de la voir de temps à autre essuyer furtivement les larmes qui coulaient de ses yeux.

Ses musiciennes, ses gazelles, ses quatre chiennes (zobeida, mimouna, kirina et ferhouda) ne parvenaient pas à distraire son esprit chagriné. Un chroniqueur chrétien disait au sujet de son deuil :  » elle ne conservait dans sa mémoire que le très cher souvenir de Selim et ne se rappelait que le moment où elle s’est jetée sur son corps ensanglanté ».  Voila une des contradictions sur les versions données sur la manière dont a été assassiné Selim.

Arouj n’aurait pas pu voir Zaphira du vivant de Selim,  car elle vivait dans l’aile du palais du prince, et Arouj  lui, était logé à l’actuelle Dar Aziza. On lui avait vanté, chanté la beauté de la princesse et lui se l’imaginait seulement. Après la mort de Selim, il lui fournira tout ce dont elle aurait besoin, sans lui présenter ses condoléances de peur de la froisser tant elle doutait de son innocence. Ainsi,  il ne la verra que furtivement au moment où il chargea une ses servantes de lui remettre deux esclaves. Cela avait suffit pour que Arouj se mit à faire des rêves fous, il ne parlait que d’elle, ne pensait qu’à son doux visage… échafaudant mille plans pour attirer son attention sur lui, mais sans succès…Dans le cœur de la princesse, le souvenir de Selim trônait…

Plus le temps s’écoulait plus il devenait fou d’amour pour celle qui avait ravi son cœur, mais n’osant l’approcher, il se contentait de lui envoyer des présents somptueux. Zaphira le vit un jour, à travers les voilages de son appartement.  Comment pouvait-elle répondre aux avances d’un homme qui ressemblait à un ours, il était ramassé sur lui-même, doté d’une musculature très forte et  de grosses mains burinées par la rame, au milieu du visage, un nez d’aigle sur lequel trônait une grosse verrue, il était de surcroît manchot et légèrement boiteux.

Pourtant, Arouj n’a pas toujours été cet infirme. Dans ses rêves,  il se revoit lorsque à 16 ans, amoureux  de la belle Zoreida fille d’un riche marchand (sur l’île de Mytilène) qu’il n’a jamais pu approcher, mais qui paya son amour de retour… c’était le seul et unique amour de sa vie, du moins le croyait-il, et depuis on ne lui a jamais connu de femmes et voila que trente ans après, il s’éprend d’une magnifique princesse ignorant qu’il n’avait plus les mêmes atouts. Pauvre de lui, dès qu’il la vit, il fut séduit au point où il s’est transformé en Don juan. Il décida de lui envoyer une lettre en langue arabe, mais alors quelle lettre ! Cette dernière révélera un personnage inhabituel, hautement initié à la langue du coran  et voici le contenu de la première lettre…

la suite au prochain RDV… retrouver la partie de présentation des histoires d’amour dans la régence d’Alger :

https://www.babzman.com/2014/saga-les-histoires-damour-dans-la-regence-dalger-par-b-babaci/

Belkacem Babaci.

Écrivain-chercheur en histoire.

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4 commentaires

nabcool 12 février 2014 at 22 h 54 min

Bonjour,

Je tiens a vous remercier pour ce site que j’ai découvert grâce à un partage sur FB, c’est vraiment une aubaine de pouvoir lire sur l’histoire d’Algérie notamment la période pré-historique d’autant plus que tous ce qu’on nous a servi à l’école se limite au sois-disant faits de guerre entre 54 et 62, rien sur la politique, encore moins sur l’économie ou la culture. Avec un narrateur qui sais mettre l’eau à la bouche lol on est charmé d’entrée. M. Babaci je suis impatient de lire la lettre de Arrouj à Zaphira. De grâce, vous connaissez l’impatience des algériens et leur curiosité, faites nous plaisir en publiant cette lettre le plutôt possible.
Suggestions :
Des biographies sur les personnages diplômatico-politiques qui ont marqué l’histoire de l’Algérie seraient très appréciées. Bien sur, à ne point douter également que parler de l’histoire de la flotte Algérienne d’avant 1830 (15 siècle je présume ) saura intéresser plus d’un.

Bon courage et toutes mes félicitations pour le travail accompli. sachez que vous pouvez me compter déjà parmi vos fidèles lecteurs.

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ziani 4 septembre 2016 at 15 h 09 min

Cher Monsieur Babaci,
aujourd’hui en allant à mon travail, j’ai écouté la ministre de l’éducation nationale. elle a parlé de la lettre envoyée par le feu colonel Lotfi à sa femme.
Une recherche sur Internet m’amène à la source de la lettre BABZMEN! Quelle surprise, un site qui parle de notre histoire. je serai, à partir de cet instant, cher monsieur Babaci, votre fidèle lectrice.

Bonne continuation!

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indigène54 13 février 2014 at 19 h 41 min

C’était l’histoire de la société bourgeoise OTHOMAN loin des soucis des algériens du terroir confrontés la misère et à l’impôt obligatoire pour financer les fêtes fastes des notables turcs et payer les guerres de la porte sublime de Ankara/Istambul.

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BABZMAN 13 février 2014 at 19 h 47 min

En effet, mais ces histoires se sont également déroulées, et elles méritent d’être dévoilées. Il n’y a pas de petites ou de grandes histoires. Bien entendu, d’autres angles, touchant à l’histoire socio-économique de la période ottomane seront abordés, ensuite propre à chacun de se faire une idée. Nous ne faisant que récolter des informations en confrontant les sources, afin de mettre en lumière certains événements de notre très riche histoire.
Merci pour votre participation.

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