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Histoire d'Algérie Période préislamique (-814 à 647)

Les cités amazighes antiques – Siga, capitale de Syphax

A l’ouest du pays et à 10 km du littoral de Rechgoun, se trouvait Siga. Elle était capitale et résidence royale de Syphax, d’après l’écrivain romain du Ier siècle Pline l’Ancien. Le royaume de Syphax couvrait toute la Numidie occidentale. Syphax (250 av J.-C -202 av. J.-C) dont Tite-Live, le célèbre historien romain, décrivait comme étant «le roi le plus riche de cette terre d’Afrique», frappait monnaie, en bronze et en argent, à son effigie et celle de son fils Vermina.

Ils y étaient représentés «ceints d’un diadème symbolisant la victoire et la force du monarque qui se confond avec les dieux», d’après Yvon Thébert, archéologue et historien français.

Mausolée royal de Siga – Illustration Jean Claude Govin

Le mausolée royal de Siga

Ce mausolée fut dégagé au début des années soixante. Avant cette date, il était enfoui sous un volumineux amas de blocs de pierres que les habitants de la région appelaient «Kerkoub El’Araïs» (le Dôme des mariées). En effet, une tradition locale consistait à ce que les futures mariées fassent plusieurs fois le tour de l’amas de pierres pour assurer prospérité et pérennité à leur mariage.

Ce mausolée avait une fonction dynastique : il contenait plusieurs caveaux souterrains (10 chambres funéraires le long d’une galerie de 45 m) et se trouvait au centre d’une nécropole composée de tombeaux plus modestes. Il se composait d’un temple érigé sur podium, coiffé d’un second soubassement, supportant lui-même le couvrement pyramidal que couronnait peut-être une statue. Le thème de l’héroïsation du défunt est donc clairement affirmé.

Vermina, le fils de Syphax auquel on attribue généralement ce mausolée, paraît ainsi avoir affirmé la suprématie de son pouvoir de façon plus modeste que ne le fit le souverain enseveli au Médracen : il renonce à imiter directement la sépulture d’Alexandre. Sa largeur maximale atteint 15 m et sa hauteur devait approcher 30 m. Le monument a été l’objet de destructions volontaires dès l’Antiquité.

Kahina Oussaid Chihani

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