Dans l’imaginaire collectif universel, le désert évoque cette vaste étendue aride et inhospitalière, où la vie y est extrême, difficile voire impossible. Du désert polaire Arctique et antarctique, au désert de Gobi, en passant par le désert de Sibérie; les particularités varient. Certains sont rocailleux, d’autres sableux ou neigeux.
Au second degré, le vocable renvoie inéluctablement à une représentation péjorative : à l’absence, tel le désert intellectuel ou émotionnel.
Le Tanezrouft «un désert dans un désert»
En Algérie, le désert représente plus de 80 % du territoire national, cela correspond à plus de deux millions kilomètres carrés. Appelé également Sahara ou Ténéré, ce désert est multiple. La diversité de la faune et de la flore est due aux ressources hydrauliques souterraines, ayant contribué à la création d’écosystèmes et à l’implantation ethnique tantôt nomade, tantôt sédentaire; citant parmi elles les gélules et les berbères. Ce vaste territoire fut la terre promise des civilisations antiques depuis le néolithique. Il est immérité de le qualifier de « désert ».
Il existe cependant une zone stérile, d’extrême aridité, appelée el Tanezrouft, et qui signifie le « pays de la soif » en langue tamasheq. Ce lieu représente le désert absolu «un désert dans un désert». Situé à l’ouest du massif du Hoggar, sa route commence au nord du Tidikelt, et se poursuit jusqu’aux limites du pays d’Azawad et de la Mauritanie.
Les images satellitaires l’indiquent clairement sous forme triangulaire. On peut alors penser que l’expression populaire « el telt el khali », littéralement le triangle vide et évoquant dans le parler algérien : une contrée lointaine et inhabitée, où les êtres vont en risquant de ne jamais revenir; soit inspirée d’el Tanezrouft, qui pourrait être ce lieu-dit, plat sans reliefs, dépourvu de toute présence animal, végétale ou humaine. Le néant. Cette expression est analogue à « rub el khali » « le Quart Vide » qui désigne le désert de la péninsule Arabique.
Hostile et inhabité, el Tanezrouft demeure toutefois un passage certes rude, mais inévitable pour les caravanes touaregs qui l’empruntaient pour se rendre à Taoudénia et Teghza : deux pôles d’exploitations légendaires de la route de «l’Or blanc» : le sel de gemme. Cette traversée durait environs trois semaines. Seules Etran (étoiles) et les constellations guidaient les pas des méharistes, qui tout comme les marins, ont appris à observer les cieux pour sillonner la mer ou la terre. De retour chez eux, les méharis arrivaient chargé de biens : sel, denrées et esclaves. Les plus vaillants d’entre eux seront auréolés de gloire, et leurs exploits seront chantés pour que leurs actions d’éclats s’inscrivent dans la postérité… A SUIVRE
Leila A