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Extrait revue Babzman : Tahwifet Tlemcen, les romances chantées par les femmes autrefois

tlemLe hawfi est un répertoire de tradition orale chanté. Il est exclusivement féminin, et de structure en tercet, en quatrain ou septain. Les corpus, appelés tahwifat, sont des courts poèmes dont les auteurs sont anonymes. Ibn Khaldoun y fait mention dans son célèbre ouvrage Muqaddima, rédigé en 1377 ; il le décrit comme étant un genre littéraire prisé à Baghdad et analogue au répertoire maghrébin «âroud el-balad». Ce dernier combine une structure reposant à la fois sur un parler dialectal maghrébin et le système métrique du philologue d’Al-Khalîl ; considéré comme le réformateur de la poésie classique arabe (VIIIe siècle Julien-IIe siècle Hégire).

Le hawfi tlemcénien pourrait être en ce sens une conséquence socio-historique directe de l’exode des Maures suite à la chute de l’Andalous en 1492. Cela pourrait être également une éloquente manifestation du «Voyages des idées» qu’a connu le monde musulman médiéval et dont l’Andalousie incarnait le foyer d’un rayonnement observé des deux rives de la Méditerranée.

Les inspirations du hawfi sont puisées dans les modalités poétiques des genres el-muwachah et du zajâl andalous. A l’instar des troubadours occitans, les thèmes sont également foncièrement rattachés à l’imaginaire arabo-andalou. On y évoque l’amour courtois à l’ombre des jardins enchantés, l’amandier, la vigne, le grenadier et divers fruits mûrs représentant une allégorie au goût prononcé pour le luxe et la volupté.

El-tahwifet constituent une fenêtre entrouverte sur la cour et l’imaginaire de la femme tlemcénienne, laissant percevoir sa culture, son quotidien, ses aspirations, sa vie sentimentale et son penchant pour le luxe tel que le montre leur goût pour les «perles d’Alep, les caftans, les Louis d’Or», souligne le chercheur C. Ougoag dans un article sur le thème des tahwifet*. Il y met en exergue la valeur socioculturelle des tahwifete comme suit : «Ces romances chantées au moment de loisirs, en plein air, n’en demeurent pas moins l’expression de préoccupations sous-jacentes d’attitudes, de réponses à des actes ou attitudes de leur entourage, de leur société, d’aspiration, de rêves et de chimères et qui sont en quelque sorte un certain reflet de la société tlemcénienne à une époque donnée.»… A SUIVRE

Retrouvez l’article dans son intégralité dans la revue (4) de Babzman

Leila Assas 

Image : Peintre Français Charles Zacharie Landelle (1821-1908), huile sur toile 1893, Titre : Femme de Tlemcen et son enfant – 

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