Le cumin, de son nom arabe kammoun, tire probablement son origine du latin cuminum, lui-même issu du grec kuminon, est une graine aromatique pilée d’une plante «orientale» de la famille des ombelliféracées, dont le goût est herbacé et piquant. Il apparaît comme épice à fumer certains mets car quand il n’est pas apprêté, son goût est terreux. Cette épice ombellifère ne doit pas être confondue avec le carvi, cette autre ombellifère qui lui ressemble beaucoup, dont le nom latin est carum carviet mais qui, parfois, est nommée cumin des près, ou anis des près, dont la saveur est proche du fenouil, de l’anis et de l’aneth.
Probablement originaire du bassin méditerranéen, dans la vallée du Nil, il est également cultivé dans les îles de Malte et de Sicile pour en faire commerce et en apporter à toute l’Europe.
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Croyances et superstitions autour du cumin
Dans l’Antiquité, le cumin servait aux médecins et aux sorciers des villages égyptiens et grecs dans leurs compositions mystiques des drogues à ingérer. En Inde, également, il faisait «planer» les femmes du harem qui s’évadaient en fumant de la cardamome, des clous de girofle et des grains verts de cumin. Quant aux marchands, ils offraient ces fameuses graines aux clients pendant qu’ils regardaient la marchandise… Allez savoir pourquoi !
Par ailleurs, le cumin servait de gage de fidélité et symbolisait la preuve de sa loyauté à son fiancé dans certains pays d’Europe. Au Moyen-Age, on portait sur soi une petite bourse de graines de cumin, c’était pour se protéger du mauvais sort et des sorcières.
De façon plus générale, cette épice, autrefois très onéreuse, a toujours été associée aux personnes avares car on l’utilisait avec beaucoup de parcimonie.
Il faudrait souligner que les épices étaient retrouvées sur les tables des familles les plus aisées. Aujourd’hui, cette plante est plus régulièrement importée du Maroc, de l’Iran, du nord de l’Afrique, de la Chine et des Amériques, et le marché important se situe en Europe centrale. La portion consommable de la plante est la graine qui est préalablement séchée et/ou pulvérisée pour en faire une épice. Il est également possible d’en obtenir des huiles essentielles par distillation (procédé chimique consistant à extraire des composés liquides d’une plante).
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Mounira Amine-Seka
Sources :
- Dictionnaire universel de commerce, par Jaques Savary des Brislons – Tome Second CIF, édité à Copenhague chez les frères CL & ANT Philibert, MDCCLX, 1750.
- Actes du 2e Colloque européen d’ethnophmacologie et de la Ile Conférence internationale d’Ethnomédecine, Heidelberg, 24-27 mars 1993.
- Dictionnaire des symboles musulmans, par Malek Chebel, Ed. Albin Michel, 2005.
- Dictionnaire des symboles, Jean Chevalier, Ed. Robert Lafont, 2005.
- Les Plantes médicinales d’Algérie, contribution de Lucienne Delille, Ed. Berthi, Alger, 2007.