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Cela s’est passé un 7 juillet 1926, naissance de Dahmane El Harrachi

dahAuteur-compositeur et interprète de musique chaâbi, son parcours artistique est tiré de sa propre expérience de la vie. « Ya Rayah » est sa plus belle chanson.

 

Né le 7 juillet 1926 à El-Biar, sur les auteurs d’Alger, Dahmane El Harrachi, de son vrai nom Abderrahmane Amrani, est originaire du village Djella, dans la ville de Khenchela. Son père, Cheikh el Amrani, installé à Alger en 1920, est le Moueddine de la grande mosquée.

Après la naissance de Dahmane (diminutif de Abderrahmane), la famille déménage à Belcourt, rue Maret, avant de s’installer définitivement à El Harrach.

Dernier-né d’une fratrie de onze enfants, Dahmane prendra plus tard son nom d’artiste de son quartier d’enfance.

Très tôt, il s’initie au banjo. Fasciné par le chanteur châabi Khelifa Belkacem, il a à peine 16 ans lorsqu’il commence à chanter ses chansons.

Après l’obtention de son certificat d’étude, Dhamane devient cordonnier, puis receveur de tramaway sur la ligne Maison Carrée-Bab El-Oued. D’abord musicien amateur, il fabrique lui-même ses «guembers » avec un manche à balai et une boite de conserve.

Très vite, il devient un virtuose du banjo et joue avec beaucoup d’artistes de renom des années quarante, dont Hadj Menouar, Cheïkh Bourahla et surtout Cheikh El Hasnaoui avec qui il se produit pour la première fois au Café des artistes, rue de Charonne à Paris en 1952, alors qu’il est installé en France depuis 1949.

En France justement, il se produit régulièrement dans les cafés maghrébins, interprétant le répertoire châabi avec son banjo. Les qacidate du melhoune, écrites entre le XVIe et le XIXe siècle, lui paraissent alors désuètes et décalées avec la réalité, notamment celle de l’immigration. C’est ainsi qu’il commence à adapter le châabi à sa façon, avec un nouveau langage poétique et musical qui parle du vécu. Et en 1956, alors que la guerre de libération bat son plein en Algérie, Dahmane El Harrachi enregistre son premier disque chez Pathé Marconi, « Behdja bidha ma t’houl » (Alger la blanche ne perdra jamais de son éclat). Il compose aussi, à la même période, « Kifech nensa biled el khir » (Comment pourrais-je oublier le pays de l’abondance).  

Le grand public aime particulièrement sa voix rocailleuse et ses paroles incisives chargées de métaphores. Ses textes évoquent ainsi la nostalgie du pays, l’exil, la passion pour sa ville natale, la famille, l’amitié, les déceptions amoureuses, la rigueur morale… et fustigent la malhonnêteté, l’hypocrisie et l’ingratitude. On retrouve ses thèmes entre autre dans « Elli yezraâ Errih » (Qui sème le vent), « Khabi Serrek » (Cache ton secret) et bien d’autres.

 

Il se distingue très vite des autres chanteurs de châabi grâce à son originalité. Il modernise ce genre musical en donnant au banjo et au mandole un jeu et une certaine harmonie propre à lui.

Il ne se produira en Algérie qu’en 1974, à la salle Atlas d’Alger où remporte un franc succès. Un an auparavant, il chantait « Ya rayah » (Toi qui est sur le départ), considéré à ce jour comme un chef d’œuvre du châabi et qui sera reprise par de nombreux artistes.

Son répertoire est constitué d’environ 500 chansons dont il est l’auteur. Il laissera à la télévision algérienne trois enregistrements, ainsi que le téléfilm « Saha Dahmane » (Salut Dahmane) où il a joué son propre rôle de chanteur de châabi, vers la fin des années 1970.

Dahmane EL Harrachi décédera dans un accident de la route le 31 août 1980, à Aïn Benian. Il sera enterré à Alger, au cimetière d’el Kettar.

Son fils, Kamel El Harrachi, également auteur-compositeur-interprète de chaâbi, continue de faire vivre son répertoire.

Synthèse Babzman

Sources :

  1. Algérie Actualité, no 1234, du 8 au 14 juin 1989
  2. Révolution africaine, no 1357, du 2 au 8 mars 1990
  3. Horizons, 30 août 1995

 

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